28 - Lendemain d'attaque - 9 avril

  Le 9 avril au début de l'après-midi, le Bataillon est relevé et les hommes arrivent par petits groupes dans une carrière située dans un bois échevelé où était installé un premier poste de secours (sorte de poste de triage pour l'évacuation des blessés).

 Toute l'après-midi c'est un défilé de poilus boueux, vannés, les uns tristes, les autres gognenards, mais tous heureux d'en être sortis. Je vois des têtes connues des différentes Compagnies du Bataillon, ils passent sans s'arreter. Il semble qu'il leur tarde d'aller le plus loin possible avant de se reposer.

 Dans la carrière je fais une photo du Commandant du Mesnil. il est méconnaissable, figure creuse par la fatigue, l'insomnie et la responsabilité. l'attaque a parfaitement réussie, il en est heureux. Il consent à poser devant l'objectif, tout boueux, tout crotté, tout humide. Il fume une cigarette bien gagnée.

 Les agents de liaison s'empressent aussitôt arrivés de casser la "croûte" avant d'aller porter les ordres de rassemblement aux Commandants de Compagnies.

 Voici les agnets de liaison qui tinrent presque jusqu'à la fin de la guerre cette fonction au 6° Bataillon :

1 - Richard agent de liaison de la 24° C° (tué en 1918)

2 - Rougeon, cycliste du Bataillon ( fait prisonnier en 1916)

3 - Carbonnel, agent de liaison de la 22° C°

4 - Bouquet, agent de liaison en surnombre

5 - Benoît (dit le Pape) agent de liaison de la 23° ( tué en 1916)

6 - Laville, agent de liaison de la 21° C° (revu à Pau en 1933)-rajouté au stylo bille à côté

7 - Adjudant Godet - passé plus tard officier.

8 - Brigadier Simon, passé plus tard Maréchal des Logis au 5° Bataillon.

 Le Bataillon avait pris et conservé l'objectif désigné, malgré de nombreuses contre-attaques boches. Il y eut des pertes en tués et bléssés, mais le reste de l'année fut calme.