27 - "Après l'attaque de Flirey"

  Après quelques jours de repos dans nos cantonnements de Mandres et de Hamonville, le régiment se met en route. Nous passons la première nuit dans un gentil petit pays où passait un cours d'eau. Les hommes en profitent non seulement s'y laver mais pour faire aussi un peu de lessive. Je passe cette nuit là sous la bâche d'une voiture de Compagnie, chargée de sacs de cartouches et enroulé dans ma couverture. Il faisait particulièrement froid, les pointes de cartouches m'entraient dans les reins. Je ne pu dormir, aussi au petit jour j'étais debout de très bonne heure.

 Dans les environs immédiats de Mesnil-la-Tour où nous ne faisions que passer, l'on organisait une ligne de défense pour Toul. Des grosses pièces étaient mises en place et des munitions apportées en grand nombre.

 Le lendemain nous partons pour Toul où nous embarquons. Les mulets comme toujours nous donnent quelques difficultés, vite vaincues grâce, soit à des couvertures, soit à des sacs qu'on leur mettaient sur les yeux ; de cette façon l'on pouvait faire d'eux tout ce que nous voulions.

 Notre débarquement a lieu aux environs de Nancy et nous passons le reste de l'année dans cette partie de Lorraine. 

 Le Commandant du Mesnil ayant eu une blessure au cou est resté quelques semaines en traitement dans une ambulance de Nancy pour nous revenir complètement rétabli.

1915- Attaque de Flirey-Mortmare. Le Commandant du Mesnil