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Journal de guerre de Jean Bousquet 1914-1919. Cliquez ici pour voir tous les messages les uns sous les autres...
29 septembre 2014

63 - Inspection du Général Maud'hui - Visite de mon beau-frère Pierre Macaire

 

 En quittant le réduit d'Avocourt au moment de m'engager dans le boyau conduisant vers l'arrière, la boue et l'eau atteignaient 35 à 40 centimètres, puis plus loin 75 centimètres.

 Je devais pousser l'eau devant moi avec mon ventre ce qui n'était pas drôle du tout. Comme arrivé à cet endroit le jour se levait, il m'était impossible de monter sur le dessus de la tranchée pour continuer ma route. J'étais condamné à continuer mon métier d'égoutier peu agréable. Aussi une bonne demie-heure après en arrivant au camp, j'étais non seulement trempé par la pluie mais aussi par la boue. J'étais dans un piteux état comme jamais cela ne m'étais arrivé. Un infirmier que je rencontre craignant que je prenne mal à rester ainsi me donna un gilet de flanelle (le 1er que j'ai mis à la guerre et que je n'ai pas dû garder longtemps). Quel plaisir d'avoir du linge sec sur le dos. J'avais trouvé une chemise dans le fourgon de la Compagnie et un pantalon de treillis.

 Lors d'une semaine de repos nous avons eu un jour la visite du Général Maud'hui qui commandait le secteur. Personne n'avait été avisé de son passage. Tous les hommes étaient allongés devant leurs guitounes après le repas de midi, d'autres étaient dans un hamac, enfin l'on faisait la sieste sans plus. Le Général surgit tout d'un coup. Il ne veut pas voir les poilus se lever, il passe parmi eux, donne de bonnes paroles d'encouragement, pose des questions et distribue des paquets de tabac aux uns qui fument la pipe et des paquets de cigarettes aux autres. Son ordonnance qui le suit recevait l'ordre : "Bonneau donne donc un paquet de tabac à ce poilu dont la pipe s'éteint, des cigarettes à celui-là". Enfin une vraie visite comme nous en fit quelques fois le Général Mangin. Son passage parmi les hommes laissa un meilleur souvenir et eu plus d'effet sur le moral qu'un beau discours ou une longue harangue sur la baisse du Mark ou de la lassitude des boches!.

 En quittant le secteur d'Avocourt nous allons prendre un peu de repos à Charmontois-l'Abbé, l'on parlait même d'y rester une huitaine de jours. L'on en profita pour vacciner les Martiniquais que nous venions de recevoir peu avant.

  C'est à Charontois-l'Abbé que je suis appelé un jour par un civil venu dans ce pays sur des indications de poilus du 206e. Il était le parent du Sergent Arraud tué l'année d'avant à Hamonville au cours du bombardement que j'avais photographié. Il venait me demander des épreuves de ce triste évenemment ou les plaques.

 J'avais pu prendre ma permission pour Paris pendant notre occupation du secteur d'Avocourt et j'ai profité de ce voyage pour faire raser définitivement ma barbe que je gardais depuis notre arivée à verdun.

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Charmontois-l'abbé  - Les nouveaux venus. 16 août 1916

 Au Charmontois je partageais ma chambre avec Carné. Nos deux Bataillons étaient ensemble au repos dans ce pays où je fis quelques photos des bords de l'Aisne et de "négros" du régiment. L'un d'eux qui faisait sa toilette dans une tenue des plus sommaires au milieu des roseaux et que je découvris tout à coup s'empressait de s'enrouler une serviette autour du corps pour être dans une tenue convenable. C'était un mitrailleur du 5e Bataillon, le soldat Pau, comme il me l'apprit.

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Charmontois-l'Abbé - Le martiniquais Pau de la 5e C.M.

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