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Journal de guerre de Jean Bousquet 1914-1919. Cliquez ici pour voir tous les messages les uns sous les autres...
13 janvier 2014

21 - Une nuit à Seicheprey

  Un soir de mars, je quitte Mandres avant la tombée du jour et vais avec un petit groupe d'hommes voir le bataillon qui était en ligne à Seicheprey à quelques kilomètres au nord de Mandres.

 Nous devions prendre le bas côté de la route pour éviter d'être en vue des observatoires boches (du Mont Sec) et des saucisses*.

 A la nuit nous arrivons aux premières maisons de Seicheprey. Peu d'entre elles étaient encore debout. Il restait des pans de murs et des voûtes d'entrées de maisons.

 J'y trouve dans une des plus avancées en direction des lignes, le P.C. du Commandant Du Mesnil et sa liaison. Dans les rues noires les balles sifflaient d'une façon très désagréable aux oreilles. De temps à autre une fusée silencieuse s'élevait dans le ciel du côté des lignes. Le coin était relativement calme.

 Il y avait de temps en temps des attaques et de part et d'autres des morts restaient entre les lignes. Des poilus arrivaient alors la nuit pour aller les ramasser. Mais souvent dans la journée des obus venaient troubler leur dernier sommeil. Le Commandant voulait que je vienne passer une journée pour prendre des photos de ce spectacle, mais il n'en a plus été question.

 Un autre soir au cours d'une randonnée à Seicheprey où j'étais allé avant la nuit rechercher un nom sur une tombe du cimetière, celle-ci était tombée alors que je me disposais à aller dîner avec les "toubibs" au poste de secours où ils m'avaient invité à venir les voir. Plusieurs "fusants" éclatent au dessus d'un groupe d'hommes que je pu apercevoir à la lueur de l'éclatement. Ils se sauvent. D'autres obus éclatent encore presque au dessus de nous. Nous nous sauvons à demi pliés en deux et voyons comme l'entrée d'une sape contre un mur. Nous nous y précipitons la tête la première. D'autres obus arrivent et éclatent dans un pré à l'angle de la route. En fait d'abri, ce que nous avions vu de noir le long d'un mur, était simplement un tas de fagots. Nous nous abritons tant bien que mal derrière un pan de mur encore debout. Enfin le tir s'arrete. Des 5 à 6 hommes qui étaient avec moi et que je connaissais pour être de la 21°, il y en avait deux de blessés. Un pas grand chose, mais l'autre avait un schrapnell dans les reins comme j'ai pu le constater quelques minutes plus tard au poste de secours que nous avons enfin découvert. On aurait dit un trou de bille, peu de sang et aussi peu de soins à donner sur place. Probablement un peu de teinture d'iode et le bonhomme avait au dire des poilus présents "une bonne blessure".

La corvée d'eau potable

1915 - Mandres aux Quatre- Tours - La corvée d'eau potable (carné).

vue panoramique prise du haut du clocher

Vue panoramique vue du haut du clocher (maisons décapitées.)

Foret de la reine

1915 - Forêt de la Reine . Le grand étang.

 

*Saucisse : Ballon captifs. Voir ICI.

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