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Journal de guerre de Jean Bousquet 1914-1919. Cliquez ici pour voir tous les messages les uns sous les autres...
19 septembre 2014

59 - " Bataille de Verdun" Avocourt . Mon abri...

 

DSCN9576

Entrée de sape à Avocourt

Mon intérieur d'abri manquait, je dois le reconnaître de confort. Il était creusé dans le sable fin, un peu plus bas que le sol du boyau. L'ouverture n'était pas très large, mais ma niche était de ma longueur, mais excessivement basse. Pour m'y installer, je pénétrais les pieds les premiers puis je m'allongeais. Comme matelas j'allais chaque soir à la recherche de feuilles du côté du poste de secteur en cueillir aux jeunes pousses aux pieds des arbres. Je les mettais sur le sol et ma couverture dans laquelle je m'enroulais me servait de sommier et de drap. Je me couchais comme les camarades avec armes et bagages, la tête dans mon casque. Mais comme à chaque forte détonation le sable tombait en pluie sur moi j'étais chaque matin recouvert d'une poudre jaunâtre et la figure aussi. J'ai alors déniché une caisse vide dans laquelle j'abritais ma tête pour la nuit. A partir de ce moment je pouvais dormir sans avoir du sable sur les paupières et dans la bouche. J'avais soin de mettre mon appareil de photo sous ma couverture pour éviter au sable de le détériorer.

DSCN9579

  Dès que le petit jour se montrait je n'étais pas long à me lever et faire une petite promenade pour me dégourdir les jambes.

  Nous avons connu aussi de belles journées au mois de juillet. Nous regardions alors les évolutions des avions boches. C'était défendu d'être dehors quand ils nous survolaient, mais chacun de nous se figurait ne pas être visible. L'on ne bougeait pas et au besoin en restant dans l'ombre l'on pouvait observer le tir de nos fusants encadrant l'avion.

  Bien entendu nos avions étaient eux aussi encadrés d'éclatement d'obus boches et il nous était pénible d'en voir tomber en flammes sans aucun secours possible.

DSCN9581

Entrée d'abri -Adjudant Papin

  Un jour je suis allé  passer  mon après-midi dans une tranchée de première ligne de la 21° C° où je trouvais le Capitaine Merceron (un réserviste ayant du cran). Il faisait très beau. J'ai même essayé après être monté sur une banquette de tir de photographier les boches, mais l'émotion ou le manque de mise au point ne me donna qu'une photo imparfaite (un peu bougée).

 

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