61 - "Bataille de Verdun"- Avocourt - Repos, chasse aux sangliers, renforts martiniquais, inspection et visite de mon beau-frère
Quand après 8 jours de lignes nous allions prendre une semaine de repos, nous cantonnions au bois de Verrières (au sud de la Forêt de Hesse) où nous avions fait nos guitounes.
La première nuit de notre arrivée alors qu'il venait de pleuvoir et que nous nous enfoncions dans le sol détrempé et glissant sans voir au juste où nous étions, le cantonnement a été des plus simples : il existait bien une assez longue cabane pour le commandant et les officiers et servant aussi à l'extrémité de poste de secours. Pour la liaison il n'y avait rien, notre cycliste (Delerme) n'avait pu rouler sa bicylcette jusque là, il l'avait dissimulée dans un buisson à 500m du point d'arrêt. Sur son porte-bagage il avait mes chaussures neuves que je gardais pour les coins convenables, le lendemain le tout avait disparu. Pour en revenir à Delerme dis-je il n'a pas été long à trouver un abri pour cette première nuit. Voyant un petit arbre il l'incline jusqu'au sol, attache l'extrémité au pied d'un autre arbre, passe sur le tronc ainsi incliné deux toiles de tentes fixées ensemble, trouve des feuilles et de la paille et se couche la dessous avec sa couverture. Nous avons fait à peu près comme lui mais en ayant soin au préalable d'enlever le plus de boue possible pour pouvoir nous coucher plus proprement. Le lendemain en nous réunissant à trois ou quatre il nous a été facile de tailler des piquets, de rassembler plusieurs toiles de tentes, de trouver un dépôt de tôles ondulées qui venaient d'arriver et de nous faire une petite maison confortable. Tout autour nous avions fait une rigole pour l'écoulement des eaux de pluies, puis avec de la paille propre nous avions tout le confort voulu pour nous reposer.
Secteur du réduit d'avocourt. Repos au bois de Verrières - 1916
La liaison au repos. A gauche Gaillaud - sous la tente Caporel clairon P.K Pouzet
A droite : Camps tué en 16 - le caporal Fort tué en 17 - Rougeon prisonnier en 18 et Bouquet.
Moi ( Jean Bousquet) assis à droite.
Quand nous montions en ligne nous demandions un nombre équivalent de toiles de tentes à ceux qui venaient prendre notre place. C'est ainsi que nous éions arrivé en peu de temps à organiser un bois où il n'y avait rien lors de notre prise de possession de ce secteur. Quand j'ai conçu la construction de cette cabane, je ne trouvais personne pour m'aider, mais lorsqu'elle a commencé à prendre tournure et que le "gros oeuvre" était fait toute la liaison est venue me donner un coup de main pour la finir et personne ne l'a regretté.
Le petit village du bois de Verrières.